Muscles, os et articulations

La sarcopénie : comment lutter contre la perte des muscles ?

La sarcopénie est la perte de la masse musculaire, un fait spécifiquement lié au vieillissement. Il est normal de perdre une certaine masse musculaire en vieillissant. Cependant, la sarcopénie décrit une perte musculaire sévère hors norme.

Cette pathologie peut affecter la démarche d’un individu, son sens de l’équilibre ainsi que sa capacité globale à effectuer des tâches quotidiennes. Pendant longtemps, les spécialistes ont cru que cette détérioration était inévitable. Mais aujourd’hui, de plus en plus de travaux sont consacrés à la recherche des traitements pour ralentir voire empêcher le phénomène.

C’est quoi la sarcopénie ?

Sarcopénie signifie littéralement « manque de chair ». C’est une condition de la dégénérescence musculaire associée à l’âge qui devient plus fréquente chez les personnes de plus de 50 ans.

Cependant les plus jeunes sont affectés également puisque l’on perd en moyenne 1% de sa masse musculaire par an, dés l’âge de 30 ans, et cela même si l’on est en bonne santé. Après un certain âge, les adultes perdent en moyenne 3% de leur force musculaire chaque année. Cela limite leur capacité à effectuer de nombreuses activités de routine.

Malheureusement, la sarcopénie raccourcit également l’espérance de vie de ceux qu’elle affecte, par rapport aux individus ayant une force musculaire normale.

La sarcopénie est causée par un déséquilibre entre les signaux de croissance des cellules musculaires et les signaux de dégradation. Les processus de croissance cellulaire sont appelés « anabolisme » et les processus de destruction cellulaire sont appelés « catabolisme ».

Par exemple, les hormones de croissance agissent avec des enzymes destructrices de protéines pour maintenir la stabilité musculaire pendant un cycle de croissance, de stress ou de blessure, de destruction puis de guérison.

Ce cycle se produit toujours ; et lorsque les choses sont en équilibre, le muscle conserve sa force au fil du temps. Cependant, pendant le vieillissement, le corps devient résistant aux signaux de croissance normaux, faisant pencher la balance vers le catabolisme et la perte musculaire, explique Patrick Dehail, professeur de médecine physique et de réadaptation à l’Université de Bordeaux.

Manifestations et causes

Les individus souffrant de sarcopénie font souvent l’expérience de faiblesse musculaire et de perte d’endurance. Ils se retrouvent donc fortement limités dans leur capacité à réaliser des activités physiques. Et fatalement, cela s’accentue davantage puisque les muscles ont une fâcheuse tendance à s’atrophier lorsqu’ils ne sont pas suffisamment sollicités.

La baisse du niveau d’activité physique quotidienne est donc l’une des causes de sarcopénie couramment admises. Cependant, bien que moins fréquente, certaines personnes ayant un mode de vie actif peuvent également développer la maladie. Cela suggère qu’il pourrait y avoir d’autres raisons pour le développement de la maladie.

Les chercheurs pensent actuellement que parmi les autres causes de sarcopénie, on pourrait citer :

  • une réduction de l’effectif des cellules nerveuses qui envoient des signaux du cerveau aux muscles leur ordonnant de bouger,
  • une baisse de production d’un certain nombre d’hormones,
  • une diminution de la capacité du corps à convertir les protéines en énergie,
  • ne pas consommer suffisamment de calories et de protéines par jour pour maintenir sa masse musculaire.

Quel traitement contre la sarcopénie ?

Exercices physiques

L’une des principales raisons de l’atrophie musculaire est l’insuffisance de sollicitation des muscles. Autrement-dit, la sédentarité plus que l’âge est responsable de la fonte musculaire.

La principale voie de traitement de la sarcopénie est ainsi l’exercice physique. Selon les chercheurs, l’entraînement en résistance (gainage et autre forme de travail en isométrie) est la forme spécifique d’exercice qui est la plus bénéfique pour les personnes atteintes de sarcopénie. Cet entraînement est conçu pour améliorer la force et l’endurance musculaires.

Pour les plus jeune, l’amélioration des performances musculaires se fait davantage grâce à un gain de masse musculaire. Il est alors recommandé de mettre en place un plan de musculation afin de favoriser une sollicitation musculaire optimale (pour en savoir plus https://sagessesante.fr/renforcement-musculaire/).

L’entraînement en résistance peut également aider à équilibrer différents niveaux d’hormones. Il a été démontré qu’il améliore la capacité d’assimilation des protéines chez les personnes âgées. Ces changements ont, dans certains cas, été observés en seulement deux semaines.

Il est toutefois important de travailler avec un entraîneur qualifié ou un physiothérapeute pour développer un plan d’exercice adapté à vos besoins. La bonne intensité et la bonne fréquence d’exercices sont essentielles. C’est ce qui permettra en effet à une personne atteinte de sarcopénie d’optimiser les bénéfices de l’entraînement tout en limitant au maximum les risques de blessure.

Traitement hormonal de substitution (THS)

Le THS peut aider à augmenter la masse de muscles maigres, à réduire la graisse abdominale et à prévenir la détérioration osseuse chez les femmes dont les niveaux d’hormones diminuent avec la ménopause. Cependant, l’utilisation du THS fait encore l’objet de débat chez les experts en raison d’un risque accru de certains cancers et d’autres problèmes de santé graves.

Il y a également d’autres pistes de traitement qui sont actuellement explorées par les chercheurs. On peut notamment citer :

  • les suppléments d’hormones de croissance,
  • les suppléments de testostérones,
  • l’hydroxyméthylbutyrate,
  • les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine,
  • la vitamine D,
  • certains médicaments pour le traitement des syndromes métaboliques.

Toutefois, si les tests se révèlent concluants, ces divers traitements seront utilisés en parallèle de l’entraînement sportif.