Psychologie

Coup de blues, fatigue nerveuse, déprime… ou dépression ?

« Coup de blues », « déprime », « fatigue nerveuse », « dépression »… Comment faire la différence entre ces états ? Quand faut-il s’inquiéter et consulter un professionnel de santé ?

Coup de blues, fatigue nerveuse, déprime, dépression … De quoi parle-t-on ?

Il faut noter en premier lieu que, parmi tous ces termes, seule dépression est un terme médical.

Les expressions « coup de blues« , « coup de mou« , « fatigue nerveuse » ou encore « déprime« , que l’on peut considérer comme synonymes, relèvent du langage courant.

Il n’existe pas de définitions médicales précises de ces états, au contraire de la dépression dont les critères diagnostiques sont bien codifiés et reconnus internationalement.

Mais tous ces termes ont un point commun : le mal-être, voire la souffrance. Et une multitude de manifestations à la fois physiques et psychiques :

  • fatigue physique et mentale
  • perte de plaisir
  • tristesse
  • troubles du sommeil
  • perte d’appétit
  • isolement social et affectif, repli sur soi …

Tout le monde a déjà vécu de tels moments… L’être humain n’est pas une machine programmée pour avoir un fonctionnement constant, linéaire. Et il est difficile d’être toujours au top !

Mais ces états ne sont surtout pas à banaliser. Car le risque est le développement d’un véritable état dépressif.

Quand parle-t-on de dépression ?

Critère de temps

La différence entre une dépression véritable et une simple déprime repose déjà sur un critère de temps.

Si les symptômes persistent au-delà de 15 jours, il devient indispensable d’aller consulter un professionnel de santé (médecin généraliste, psychologue, psychiatre…)

Critère d’intensité

La présence certains symptômes doivent par ailleurs amener à consulter rapidement, quelle que soit leur ancienneté :

  • idées suicidaires ;
  • retentissement somatique marqué (insomnie majeure, perte de poids importante…) ;
  • idées délirantes.

Ces symptômes imposent également une consultation au plus vite, voire en urgence.

Seul un professionnel de santé est habilité à établir un diagnostic de dépression.
Consulter est donc indispensable pour mettre un place un traitement adapté (psychothérapie, antidépresseur…)

Évaluation de la gravité de la dépression

Les épisodes dépressifs dits majeurs (c’est-à-dire caractérisés) peuvent être d’intensité légère, modérée ou sévère

Dépression d’intensité légère

Une psychothérapie est généralement proposée en première intention.

En cas de refus du patient ou d’inaccessibilité à la psychothérapie, un médicament antidépresseur peut être proposé.

Dépression d’intensité modérée

Les antidépresseurs sont proposés en première intention, associés idéalement à une psychothérapie de soutien.

Dépression d’intensité sévère

Un antidépresseur devient alors indispensable. Une hospitalisation en psychiatrie peut même être nécessaire (en cas de risque suicidaire élevé, de retentissement somatique marqué, ou encore de symptômes psychotiques associés). Une hospitalisation sous contrainte peut parfois s’avérer nécessaire dans les cas les plus graves.

Choix d’un médicament antidépresseur

Antidépresseurs de première intention :

On privilégie d’abord un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) du fait d’une meilleure tolérance :

  • fluoxétine (Prozac®)
  • paroxétine (Deroxat®)
  • citalopram (Séropram®)
  • escitalopram (Séroplex®)
  • sertraline (Zoloft®)

Un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNa) peut également être prescrit :

  • venlafaxine (Effexor®)
  • duloxétine (Cymbalta®)

Ou encore éventuellement une molécule appartenant à la classe des « autres antidépresseurs » :

  • miansérine (Athymil®)
  • mirtazapine (Norset®)
  • agomélatine (Valdoxan®)
  • bupropion (Zyban®)

Antidépresseurs de seconde intention :

Un tricyclique (Anafranil®, Laroxyl®…) ou un inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO) peut être prescrit en deuxième ou troisième intention (leur tolérance étant moindre comparée aux antidépresseurs précédemment cités).

Mesure de l’efficacité des antidépresseurs :

Il est recommandé d’évaluer la réponse aux antidépresseurs après 4 à 8 semaines afin d’en mesurer l’efficacité. L’arrêt du traitement médicamenteux d’un épisode dépressif isolé peut être discuté 6 mois après obtention de la rémission clinique.

La durée de prescription de l’antidépresseur peut toutefois être plus longue (en cas d »épisodes dépressifs récurrents ou de dépression chronique).

La prescription d’un médicament anxiolytique ou hypnotique peut ponctuellement s’avérer nécessaire en complément de l’antidépresseur.

Psychothérapie et dépression

La psychothérapie est primordiale et doit être systématiquement proposée. Les psychothérapies « structurées » (analytique et cognitive) sont cependant dépendantes de la demande et de la motivation du patient.

Autres traitements de la dépression

Les antidépresseurs et la psychothérapie occupent une place importante dans le traitement des maladies mentales.

Il existe cependant d’autres approches thérapeutiques, anciennes ou plus récentes, qui peuvent être proposées (sismothérapie, photothérapie, stimulation magnétique transcrânienne…)

Mesures sociales

Un arrêt de travail est souvent proposé pendant la durée du handicap fonctionnel. Cet arrêt permet d’éviter la survenue de complications professionnelles.

La reprise du travail peut par ailleurs faire l’objet d’aménagements, notamment en concertation avec le médecin du travail. Une mesure de reprise à temps partiel thérapeutique peut également être envisagée.